
La crise sanitaire s’éternise et va certainement s’étirer jusque 2021. On parle de janvier, de février, puis de juin et pourquoi pas 2022 ? En fait, on ne sait pas très bien. Mais on parle. On parle beaucoup. Souvent pour ne pas dire grand-chose, il faut bien le reconnaitre. Bien entendu, personne ne souhaite prendre le moindre risque et c’est bien normal. Personne ne souhaite tomber malade et personne ne souhaite rendre malade les autres, les agences d’événementiel et de tourisme d’affaire les premières. Et l’ensemble d’entre elles, AREP compris, ont toutes mis au point des protocoles sanitaires drastiques
en parfaits professionnels de la logistique (et de la sécurité). Seulement, face à une activité réduite, il est inévitable de parler, de donner son opinion… Et « on » a dit beaucoup de choses dans le métier, comme on dit, depuis le début de la crise.
Au commencement, il y eut la réinvention. Tout le monde souhaitait se réinventer et nous avons déjà abordé ce sujet dans notre article sur les événement virtuels. Toutefois, le Robert donne une définition simple de « réinventer » : Inventer de nouveau, redonner une valeur nouvelle à une chose oubliée ou perdue. Si nous prenons cette définition au sens premier du terme, aucune agence n’a vraiment pu réinventer son métier, en pratique, parce qu’il est difficile de se réunir, parce que la confiance n’est pas encore revenue. Néanmoins, de nombreuses idées ont fusé de toute part ces derniers mois : des formats différents, la tentative d’avènement de l’événement en extérieur, la reconquête du « sens » de se rencontrer, une interrogation à propos des événements qui doivent survivre ou ceux qui peuvent se dérouler sur le net. Le véritable gagnant, finalement, c’est internet. Les réseaux sociaux, les événements broadcastés, les « Zoom » et les « Teams », ont pallié depuis le début de la crise au besoin de se parler, de se voir. Mission accomplie : l’événement virtuel qui n’était qu’un gadget, peu utilisé par les agences, s’est vu redonné une valeur nouvelle. Sans la convivialité.
Dans les premiers mois, nous avons été submergés de termes médicaux comme « gestes barrières », « situation sanitaire » ou encore « cluster ». Cluster ? Un mot anglais pour désigner grappe ou groupe, qui, auparavant s’appliquait à l’économie. En réalité, on aurait pu l’appeler foyer de contamination et ça aurait évité des explications à n’en plus finir.

Une autre terme très en vogue pendant un long moment, c’est la « distanciation sociale ». Distanciation n’aurait-elle pas suffit pour définir le fait de rester éloigné d’une autre personne ? Pourquoi sociale ? Y-a-t-il un lien quelconque avec des catégories socio-professionnelles ? Doit-on éloigner les pauvres des riches, les cadres des employés ? Doit-on séparer les femmes des hommes ? Autant en rire. En tous les cas, le terme nous a toujours fait rire.
Autre terme intéressant : la quatorzaine. On connaissait la quinzaine, la quarantaine mais l’épidémie de Covid19 a fait surgir un nouveau concept (enfin pas tout à fait puisqu’il s’agit d’un terme juridique, au départ, qui définit la période des différentes étapes d’une saisie judiciaire. Autant dire, rien à voir). Quatorzaine est la durée d’incubation du virus. Tout simplement, d’après les dernières informations.
Pour finir, évoquons les termes présentiel, distanciel ou hybride, qui ont des connotations particulièrement technocratique, particulièrement déshumanisées, pseudo-techniques pour désigner des formats qui existent déjà depuis de nombreuses années. Bon, en tous les cas, ces termes ont le mérite d’être clairs. De définir les contours des concepts avec justesse. Maintenant une question se pose : à quand les événements « événementiels » ?
Ah oui, j’oubliais « prenez soin de vous » (Et des autres, non ?)