Hubert Dupuy est directeur général de L’institut de l’événement, créée en 2008. Sous son impulsion, LéCOLE – The Event Thinking School, école internationale de la filière événementielle, a vu le jour en septembre 2017 en partenariat avec LÉVÉNEMENT et UNIMEV. LéCOLE est ouverte à des titulaires de BAC+3 et s’inscrit dans la logique de développement de L’Institut de l’Événement qui propose des formations aux métiers de la communication événementielle.
En tant membre de LÉVÉNEMENT (Ex-Anaé) depuis de nombreuses années, impliqué dans l’avenir de la filière, AREP soutient le projet ?) depuis le début et accueille des élèves à la recherche de stages qualifiants. Hala Tannous, élève de LéCOLE, a intégrée AREP au mois de janvier pour un stage de 6 mois. Logique que ce soit Hala qui interviewe le directeur de son école pour évaluer l’impact de la crise sanitaire sur les programmes d’enseignement et l’avenir de la promotion 2020.
Hala Tannous : Comment la crise sanitaire vous a affecté, vous et votre école ? Hubert Dupuy : Personnellement je me suis retrouvé comme chacun sur terre, confiné et subissant l’atmosphère particulièrement anxiogène de la fin mars. Je me suis néanmoins très vite habitué au télétravail et nous avons monté de nombreuses sessions de formation continue pour les professionnels de l’événement, le rythme a finalement été assez soutenu. Pour ce qui est des étudiants de LéCOLE - en stage pendant cette période – les conséquences ont été variées et tous n’ont pas pu terminer leurs stages même si ce n’est pas la majorité.
Hala Tannous : Qu’est-ce qui vous manque le plus dans votre quotidien professionnel ? Hubert Dupuy : Voir Ingrid tous les matins !!! Et plus généralement le contact réel avec tous nos interlocuteurs. Nous sommes passés de l’atmosphère toujours enrichissante du French Event Booster, au milieu d’un Parc des Expositions de la Porte de Versailles en perpétuelle effervescence, à une situation où l’on ne parlait qu’à un écran. Un peu comme si avions quitté Times Square pour nous retrouver dans une cabane en forêt du côté de Montauban. Les entretiens avec tous nos étudiants pendant les stages, en compagnie de leur tuteurs, n ‘ont pas pu se monter dans leurs entreprises et je l’ai bien regretté. Le télétravail nous permet d’être très efficace dans certaines situations mais nous avons pu mesurer combien les véritables contacts humains sont essentiels, notamment dans notre fonction éducative, dans l’accompagnement de nos étudiants.
Hala Tannous : Avez-vous déjà une idée de ce que va devenir la promotion de cette année ? Hubert Dupuy : Cela s’annonce délicat pour cette belle promotion qui va arriver sur le marché du travail au mois de juillet. Délicat mais pas injouable. Nous allons les accompagner afin qu’ils puissent se positionner et s’inscrire dans la reprise de l’activité événementielle. Quand celle-ci va repartir – et elle va repartir – les professionnels auront certainement besoin de profils souples, réactifs, opérationnels et motivés. Il y aura un coup à jouer pour nos étudiants et nous allons les préparer à répondre aux nouvelles demandes du marché d’emploi de la filière événementielle. Par rapport à d’autres jeunes arrivant sur le marché de l’emploi, ils pourront bénéficier de l’attention de toutes les entreprises de l’événement qui suivent avec beaucoup d’attention nos sortants. Je rappelle qu’autour de LÉVÉNEMENT et UNIMEV, nous avons plus de 40 entreprises, dont AREP, qui ont investi dans LéCOLE et sont de véritables parties prenantes de notre projet. J’ajoute que nos étudiants pourront profiter de l’excellente image développée par la promo 1 depuis qu’elle a intégré la filière l’année dernière.
Hala Tannous : La crise sanitaire a-t-elle affecté les inscriptions pour l’année scolaire suivante ? Hubert Dupuy : Oui, nous étions partis sur d’excellentes bases, avec des candidatures particulièrement intéressantes, venant notamment de l’étranger. Et puis il y a eu le confinement. Entre le 16 mars et la fin avril, plus rien, plus de contact ou de demande d’information. Je pense que l’état de sidération collectif que nous avons traversé empêchait les jeunes de se projeter au mois de septembre. Toutes les écoles supérieures sont en retard sur leurs dispositifs de recrutement. Nous n’avons pas échappé à la règle mais depuis quelques jours, la machine est repartie et nous sommes très optimistes. Nous aurons une très belle 4ème promotion de LéCOLE.
Hala Tannous : En tant qu’école nomade, de quelle manière envisagez-vous la reprise des cours en septembre 2020 ? Hubert Dupuy : Les écoles supérieures sont actuellement toutes fermées et se concentrent sur septembre. Les sites événementiels sont également pour la plupart en attente de réouverture, au plus tard là aussi en septembre, c’est à dire au moment de reprendre notre principe d’école nomade. Des process de visites seront mis en place mais nous allons nous adapter, il est essentiel que ce formidable levier pédagogique de LéCOLE perdure et je sais que les gestionnaires de sites nous ouvriront leurs portes comme ils l’ont toujours fait. Nous avons démarré le travail de planning et l’accueil qui nous est réservé est toujours aussi enthousiaste. Nous allons même découvrir de nouveaux sites, il y aura de très belles nouvelles étapes.
Hala Tannous : Le programme de LéCOLE va-t-il changer ? Hubert Dupuy : Oui, nous allons l’adapter aux conséquences de la crise sanitaire. D’abord nous allons ajouter un module de sensibilisation à la prévention des risques sanitaires et renforcer le module d’assurance. Nous allons également revoir notre module digital pour proposer des modules d’hybridation des formats et de scénarisation d’événements digitaux. Nous ne toucherons néanmoins pas à nos trois pôles de compétences clés : la création/les contenus/la mise en scène – La commercialisation – la production. Un étudiant qui sort de LéCOLE doit être capable, quel que soit le contexte, de créer l’événement, de le commercialiser, de piloter sa production.
Comme nous l’avons établi, en collaboration avec LEVENEMENT et tous nos partenaires, toutes les mesures de sécurité sanitaires ont été normalisées et seront appliquées sur tous les événements, quels que soient le nombre de participants. Cependant les modes de distribution sont souvent peu esthétiques, très médicalisés. Voici ce que nous propose l’un de nos prestataires pour donner une autre image, rendre séduisant ce qui ne l’est pas vraiment. Une prestation qui ressemble à un nudge dans son fonctionnement.
LES « GESTES BARRIERE » : 3 QUESTIONS A CARINE LE SAULX
Comment les lieux d’événements abordent la sortie de la crise sanitaire et quelles sont les réponses qu’ils vont apporter en termes de protocoles de protection ? Cette question intéresse les agences de communication événementielle et de tourisme d’affaire mais elle intéresse également tous ceux qui pensent qu’aucun autre media ne peut les remplacer, qu’ils sont les plus efficients, (les plus efficaces), pour créer et entretenir la relation.
A l’heure où LEVENEMENT et ses nombreux partenaires viennent de publier un référentiel sanitaire à destination des pouvoirs publics, nous avons posé quelques questions à Carine Le Saux, Directrice des Ventes du groupe Barrière, partenaire incontournable d’AREP et des agences d’événements et de voyages depuis de nombreuses années. Nous la remercions d’avoir trouvé quelques minutes pour y répondre.
Comment envisagez-vous la reprise de l’activité pour le Groupe Barrière de manière concrète et pratique ? Carine Le Saux : La reprise de nos différentes activités est en cours. Après les golf, les tennis, nos établissements en zone verte ont ré-ouvert et notre activité individuelle a repris. Concrètement, une charte sanitaire est déployée pour la protection de nos clients et de nos collaborateurs (parcours clients revus, port du masque obligatoire, digitalisation du check-in, distanciation de 1 m dans nos restaurants, référent sanitaire).
Sur la partie séminaire, nous attendions le dernier décret mais nous travaillons actuellement sur des mesures spécifiques.
A propos de l’activité événementielle et tourisme d’affaire, faites-vous des projections dans un futur proche ? Avez-vous de véritables échéances de la part des pouvoirs publics ? Carine Le Saux : Nous pensons très clairement que l’activité de tourisme d’affaires reprendra vraiment sur le second semestre et sans doute pas sur les mêmes formats. Dès la semaine prochaine, nous accueillons déjà des comités de direction qui ont besoin de se retrouver, d’échanger et de préparer leur rentrée.
Je pense que les formats, pour rester prudent en cette fin de crise, seront plus courts que ce que nous avions l’habitude de voir. De notre côté avec les beaux jours qui arrivent, nous capitalisons beaucoup sur nos destinations balnéaires françaises comme La Baule, Cannes, Deauville, Dinard. Concernant les projections, cela nous semble très difficile d’établir des scénarios. D’ailleurs aujourd’hui, je pense qu’aucun de nos confrères ne peut établir de réelles projections. On parle beaucoup de digitalisation, cette tendance n’est pas vraiment nouvelle en soi mais je pense que rien de remplacera l’humain.
Une entreprise aura toujours besoin de créer du lien, de construire avec ses équipes, ses clients et cela peut passer par le digital certes mais le partage d’émotions, les échanges informels autour d’un verre ont du mal à passer au travers d’un écran d’ordinateur.
Chacun d’entre nous, à titre individuel, a besoin de voir ses proches de partager avec eux. Notre conviction est qu’en entreprise c’est la même chose et nous mettons tout en oeuvre pour que nos clients puissent revivre cela rapidement et en toute sécurité.
Avez-vous élaboré des stratégies organisationnelles pour la reprise de l’activité événement ? De quelles manières envisager la problématique de la distanciation sociale ? Carine Le Saux : Nous construisons actuellement la partie protocole pour notre activité séminaire et convention : présentation des protocoles au début de chaque réunion, présence de gel hydro–alcoolique dans les salons, nettoyage spécifique, refonte de la restauration, refonte des capacités de nos espaces de réunions pour respecter la distanciation sociale…)
Nous avons déjà revu le parcours clients sur l’ensemble de nos stations. Pour la gestion des flux, nous travaillons actuellement sur la refonte de la restauration en démultipliant les points de restauration et en réaménageant nos salons.
Nous sommes désormais complètement à même d’accueillir les groupes séminaires et conventions. Et à dire vrai, nous avons plus que hâte de les revoir très bientôt.
C’est une question que les services marketing, les directions commerciales et lesagences se posent très souvent au moment de la conception d’un challenge : cadeaux ou voyage ? Voyage ou cadeaux ? Un dilemme qui revient sans cesse car c’est un enjeu majeur pour la rentabilité de ces opérations.
« La stimulationpasse par le désir et l’émotion », nous disait récemment l’un de nos clients. Pour donner envie à vos commerciaux ou vos clients de se dépasser, la récompense doit être convoitée. Il faut donc être inspiré dans le choix des dotations, savoir ce qui fait vibrer vos commerciaux ou vos clients, identifier « l’objet » qui suscitera une émotion unique.
Le voyage a le pouvoir de marquer les esprits, de renforcer des liens ou encore d’en créer. C’est un outil formidable pour créer et entretenir la relation. Avec vos clients mais également avec vos commerciaux, votre force de vente, les membres de votre réseau.
Le voyage, c’est une somme d’expériences uniques car ce sont des programmes qu’AREP conçoit« sur-mesure », en fonction du profil des groupes, de leur historique. Toutes ces activités, étapes soigneusement sélectionnées et assemblées pour élaborer des programmes uniques, pratiquées en dehors du cadre professionnel, sont propices à l’échange, à la cohésion des équipes. Les voyages de récompense ce sont des moments inédits, privilégiés, impossibles à vivre en voyage individuel.
Le voyage, c’est récompenser un engagement, rémunérer des performances en émotions pures.
Les cadeaux ou les chèques cadeaux ont l’avantage, d’être consensuels, de satisfaire le plus grand nombre. Dans le cas de la constitution d’un catalogue ou d’une sélection, il est nécessaire de judicieusement les sélectionner en fonction de l’air du temps, du profil et des aspirations de la population à animer pour assurer son efficacité et motiver la force de vente, les clients.
Cadeaux et chèques cadeaux procurent du confort, une augmentation de pouvoir d’achat. Gestion facile, ce sont des récompenses qui sont essentiellement individuelles mais extrêmementpragmatiques.
Si la plupart de nos clients choisissent généralement l’option voyage (A raison puisque c’estindiscutablement le plus puissant levier de motivation), la crise sanitaire est aujourd’hui un facteur essentiel dans la décision de nos clients. Catalogues, chèques sont des récompenses sûres et sans risques d’annulation.Le catalogue cadeaux, les chèques cadeaux sont l’assurance d’obtenir la récompense au bout d’un effort, parfois de plusieurs mois.
En attendant que les pays s’ouvrent de nouveau, que le tourisme reprenne, c’est, semble-t-il, un choix raisonnable, un palliatif cohérent. Il manquera la promesse de vivre des expériences incroyables, des moments incomparables, pour de vrai.Reste à savoir quel sera l’impact réel sur les forces de ventes ou les populations de clients qui sont habituées au voyage depuis longtemps.
De nombreux groupes de l’agence avaient entamé leur voyage au Costa Rica et au Panama à la mi-mars. La crise sanitaire nous a obligé à rapatrier les dizaines de personnes en urgence. Un rapatriement qui s’est parfaitement déroulé grâce au concours de notre DMC (Destination Management Company) sur place.
Partenaire de l’agence depuis de nombreuses années sur l’Amérique centrale et une partie de l’Amérique du Sud, Quetzal Motivo est une source d’information fiable pour établir un état des lieux de la reprise dans cette partie du monde. Nous avons posé quelques questions à son fondateur, Hocine Boukhenaissi. Et voici ce qu’il nous dit.
Quels sont les pays que vous couvrez en Amérique Centrale ? Hocine Boukhenaissi : Notre champs d’action s’étend sur six destinations exceptionnelles : le Panama, le Costa Rica, le Nicaragua, le Honduras, le Belize et le Guatemala. Ce sont des pays qui méritent d’être découverts car ils recèlent des trésors insoupçonnés que nous pouvons mettre en valeur avec les agences avec lesquelles nous sommes partenaires. Nature et authenticité, c’est ce que je dirais pour les qualifier en quelques mots. Pour concevoir des programmes destinés au voyage incentive, vous devez prendre en compte leurs différences et leurs spécificités. Le Panama est un petit pays avec de bonnes infrastructures. Les distances entre les sites ne sont pas un problème. En revanche, le Costa Rica doit être appréhendé comme un voyage itinérant. Le problème majeur du Nicaragua reste l’aérien mais c’est absolument magnifique.
Comment ont-ils géré la crise du Covid-19 ? Hocine Boukhenaissi : Frontières terrestres et aéroports ont tous fermés en même temps. En revanche, la gestion du confinement a été gérée de manière très hétérogène selon les destinations. Au Panama, par exemple, difficile de maîtriser la circulation des différentes ethnies natives du pays : les Kunas et les Emberas. Ces derniers habitent sur l’archipel des San Blas qui regroupe environ 300 îles ! Le Guatemala, quant à lui, a très bien géré la situation et a eu à déplorer très peu de cas sur son territoire. Mais le meilleur élève dans la gestion de la crise reste le Costa Rica qui dispose également d’un système de santé très performant. Maintenant, ces pays ont besoin de rouvrir leurs frontières car leurs ressources dépendent largement des échanges internationaux et du tourisme.
Concrètement, quand vont-ils rouvrir leurs frontières ? Hocine Boukhenaissi : Les frontières terrestres restent fermées pour le moment, notamment au Guatémala et au Panama qui sont en Phase 2. En revanche, tous les aéroports vont de nouveau accueillir des passagers entre le mois de juillet et le mois d’août. Les compagnies qui desservent nos destinations ne reprennent pas au même rythme. Copa devrait repartir fin juillet, Transat fin août comme Iberia d’ailleurs, qui dessert le Costa Rica. Les vols Air France vers le Panama reprendront quant à eux fin août début Septembre.
En ce qui concerne les hôtels, l’ouverture est prévue pour le début du mois de juillet au Panama dans le respect des règles sanitaires imposées par les pouvoirs publics. Ces précautions sont exigées par les clients, elles seront respectées de manière drastique.
Y-a-t-il des opérations incentive de programmées dans les prochaines semaines dans cette région du monde ? Hocine Boukhenaissi : Nous avons des demandes, en effet, pour le premier semestre 2021 et ce sont des agences françaises pour la plupart. Nous avons deux groupes de confirmés en fin d’année ainsi qu’une croisière pour un Croisiériste Allemand. Une agence italienne nous a également confirmé un groupe pour Mars 2021. Les choses repartent, peu à peu.
Pendant cette période d’inactivité, avez-vous réfléchi aux améliorations que les agences pourraient apporter à leurs voyages incentive ? Hocine Boukhenaissi : Bien sûr, mais c’était un mouvement engagé bien avant la crise sanitaire. Nous pensions déjà à voyager « plus responsable ». Nous avions commencé à élaborer une charte, en accord avec tous nos fournisseurs, pour réduire les déchets, écarter tous les plastiques, réduire l’empreinte carbone… C’est un travail colossal, qui nécessite un investissement en temps important. Mais cette charte va bientôt voir le jour.
Avec les agences, nous pensons aussi qu’il est temps d’aérer les programmes, de donner davantage de temps aux gens pour qu’ils puissent apprécier leur expérience. Nous le constatons sur le terrain, les programmes sont souvent trop chargés et se font au pas de course. Donnons aux participants le temps de savourer, de contempler, de partager avec les populations locales. Tout le monde y gagnera.